Après quelques conseils pour bien choisir votre mutuelle santé, je vous propose un article un peu différent de ce que vous avez l’occasion de lire sur votre blog bio préféré, et qui je l’espère, va lancer une grande et large discussion.

Suite à une conversation avec des amis, j’ai découvert il y a peu, le prélèvement et le don de sang de cordon ombilical et toutes les questions que soulève son utilisation.

Le sang de cordon (ou sang placentaire) est le sang contenu dans le placenta et bien évidemment dans le cordon ombilical qui relie la femme à son enfant.

Longtemps considéré comme un simple déchet médical (!), il présente depuis plusieurs années un intérêt grandissant et légitime auprès de la communauté médicale et plus précisément la médecine regénérative.
En effet le sang de cordon est constitué de cellules souches, qui plus est hématopoiétiques, ce qui leur confère un statut au vue de l’éthique médicale plus ouvert que les cellules d’embryon.
Ces cellules souches sont très proches de celles que l’on retrouve dans la moelle osseuse.

Chaque jour en France, un patient est greffé avec des cellules souches issues du sang de cordon ombilical. Ce sang de cordon, qui est donc prélevé à la naissance est susceptible de pouvoir guérir de nombreuses maladies parmi lesquelles plusieurs formes de cancers du sang.

1987, première greffe mondiale de sang de cordon chez l’humain

Et c’est une équipe francaise dirigée par le professeur Éliane Gluckman (médecin chercheuse à l’Inserm et hôpital Saint-Louis de Paris) qui a réussi cette prouesse et permis de guérir un enfant d’anémie de Fanconi.

Suite à cette greffe, le sang de cordon est prélevé de plus en plus souvent lors des naissances. Si celui-ci est conforme (nombre de cellules souches, de globules blancs), il est conservé. Les parents peuvent alors prendre la décision d’en faire don à une banque publique de sang qui pourra ainsi permettre de sauver des vies..

Les banques privées de sang de cordon, qu’en pensez vous ?

Dans certains pays, il existe également des banques privées de sang de cordon qui proposent aux familles, moyennant une somme d’argent de congeler, stocker le sang pour une utilisation personnelle, familiale future. Ces banques qui pourraient constituer une alternative au système du don de cordon en France ne sont toutefois pas autorisées.
Une proposition de loi a pourtant été à plusieurs reprises évoqué afin de légaliser ces banques. Logiquement, cette idée de légitimer ces instituts privés provoque de fortes controverses, notamment  notamment au sujet des aspects non éthiques du trafic du vivant, des cellules humaines, les risques de dérives liées à l’utilisation de ces cellules, notamment parce que la probabilité d’utiliser dans la famille donneuse du sang de cordon est extrêmement faible (0.04% ! )

Toutefois, les banques privées peuvent présenter un véritable intérêt.  Il semblerait que sur le long terme, par manque de fond, les banques publiques n’aient malheureusement pas le choix et devront travailler en étroite collaboration avec des organismes privés. A vrai dire cela se fait déjà, à petite échelle : les dons effectués dans les cliniques sont envoyés aux banques publiques.

Enfin, on pourrait imaginer que les parents puissent avoir le droit de choisir entre un don anonyme ou de vouloir conserver, tout au moins durant une durée limitée, le sang de cordon pour un usage personnel…

Bref, le débat est ouvert et il soulève de nombreuses questions, éthiques, économiques, vitales…à vous lire, chers amis…