En 2013, se chauffer au gaz n’est plus nécessairement synonyme de production de gaz à effet de serre ! En effet, en l’absence d’offre de gaz vert à ce jour, des offres compensées carbone existent qui permettent au consommateur de préserver à la fois son budget et l’environnement.
Se chauffer sans émettre de CO2, c’est désormais possible !
Le biogaz issu de la méthanisation industrielle de biodéchets peut, après sa transformation en biométhane via un procédé d’épuration, être injecté directement dans le réseau de distribution du gaz naturel pour fournir de l’énergie. Néanmoins, les volumes de production de gaz vert injectés étant trop faibles à l’heure actuelle pour permettre une commercialisation de ce “gaz propre”, d’autres techniques ont été développées pour répondre au besoin croissant des consommateurs de se chauffer au gaz sans émettre de CO2.
Ainsi, depuis le début des années 2010 émergent sur le marché quelques offres de gaz naturel compensées carbones. Le premier fournisseur a avoir proposé une telle offre est le fournisseur historique de gaz, GDF Suez, qui via une offre à prix fixe sur 1 ou 2 ans, permet au consommateur de neutraliser son impact sur l’environnement. Le fournisseur alternatif eni a également lancé une offre “Horizon Planète” sur ce segment de marché encore balbutiant.
Les offres compensées carbone : comment cela fonctionne ?
Le mécanisme de ces offres compensées carbone est tiré des enseignements du Protocole de Kyoto et de son principe de “neutralité géographique”. Elles consistent en effet à compenser les émissions de gaz à effets de serre produites par le chauffage au gaz naturel en finançant par ailleurs des projets qui permettent de diminuer d’autant les rejets en CO2 dans l’atmosphère.
Concrètement, vous payez non seulement le prix de votre énergie et les coûts de commercialisation de votre fournisseur mais également un montant que voter fournisseur va investir dans des projets de développement des énergies renouvelables. Ainsi, via ses offres de gaz vertes, eni finance notamment un projet de captation des émissions de méthane dans les décharges en Thaïlande. Ce dispositif permet de valoriser le méthane obtenu pour produire de l’électricité renouvelable, réduisant ainsi les rejets en C02 de 47000 tonnes chaque année. Un autre projet soutenu par eni au Ghana permet également d’utiliser le différentiel de prix payé par le consommateur pour soutenir un programme d’équipement de la population locale en fourneaux à charbon de mois améliorés. Ce faisant, les foyers réduisent leur consommation de bois ce qui permet de lutter contre la déforestation et de réduire les émissions de CO2 de 65000 tonnes par an.
Est-ce vraiment plus cher ?
Le consommateur est donc invité à faire le choix d’une offre plus cher pour financer les projets de soutien aux énergies renouvelables. Le surcoût engendré peut s’avérer un véritable frein pour le consommateur en cette période de crise économique. Ainsi, l’offre de GDF Suez ne permet pas aux consommateurs de faire le choix d’une consommation propre de gaz naturel car elle propose des prix largement supérieurs aux tarifs réglementés du gaz. Le caractère trop onéreux de ces offres explique d’ailleurs le peu d’intérêt suscité par ces offres chez les consommateurs jusqu’ici.
Néanmoins, ce segment de marché devrait connaître un regain d’intérêt avec l’offre compensée carbone d’eni qui garantit un prix du kWh inférieur à ceux du tarif réglementé. En effet, en l’absence d’offres de gaz naturel vert, les offres compensées carbone s’avèrent la meilleure façon de maîtriser à la fois son budget et son impact environnemental.
Le 23 décembre 2013, par Jean_bio dans Le monde est bio
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